Mont Blanc par les 3 Monts ; descente face nord

Depuis quelques temps nous avions pour projet de clôturer la saison 2010 de surf par l’ascension du Mont Blanc. Il s’agissait d’abord d’une parole lancée comme ça puis, au fur et à mesure, l’idée a fait son chemin et c’est devenu un véritable projet.

Ces dernières semaines, on s’est donc préparé à l’altitude en allant passer 3 jours sur le Glacier Blanc pour tenter l’ascension du Dôme des Ecrins (but pour cause de trop de neige), puis Roche Faurio (demi-but pour mauvaise visibilité).  Ensuite, un petit tour en Haute Maurienne pour tenter la Petite Ciamarella. Un départ différé à cause de la météo nous permettra d ’aller au col Tonini ; ce ne fut donc qu’un demi-but…

Désormais la date est fixée. Nous tentons le Mont Blanc le 06 juin. Les prévisions météo changent sans arrêt mais nous décidons de maintenir le créneau.

Nous voilà donc à Chamonix, prêts à nous embarquer dans le téléphérique de l’Aiguille du Midi.

Petit stop contemplation au sommet avec  une bonne vue sur l’itinéraire de montée et celui de descente : belle bambée en perspective…

Après quelques minutes de marche, nous arrivons au refuge des Cosmiques. Ce soir, c’est complet !

Après le repas, nous nous préparons pour une courte nuit mais c’est sans compter sur un groupe d’Italiens qui, peut être par souci d’entretenir une réputation, vont faire en sorte que la nuit soit vraiment très courte !!

Réveil à 0h45, on fini les sacs, on avale ce qu’on peut (à cette heure, c’est pas toujours évident) et c’est parti en direction du Mont Blanc du Tacul. Le cadre est superbe : devant nous une pente raide et sombre dans laquelle une procession de petites lumières avance lentement.

La trace est bonne mais l’arrivée vers l’épaule nécessite un petit sprint sous une zone de séracs très instable.

De l’épaule on distingue la suite du programme : le Mont Maudit qui semble en bonnes conditions.

Nous continuons sur notre petit rythme avec le levé du soleil qui embrase le sommet. Le passage de la rimaye finale ne pose aucune difficulté et une corde fixe permet de rejoindre sans problème le col du Mont Maudit.

Après la traversée vers le col de la Brenva, il ne reste plus que 500 mètres mais cette partie est réputée pour être interminable… pourtant nous sommes en pleine forme et l’altitude ne se fait pas encore trop ressentir. En plus, la météo est avec nous  et on est dans le timing;  tout est là pour aller jusqu’au bout !

Après le mur  de la côte, le manque d’oxygène fait quant même son effet, les jambes sont plus lourdes et le souffle est court. Surtout que la partie finale est un dôme dont on ne voit pas la fin ! Tranquillement  on se rapproche du but...  4700… 4750… 4810 !!! Le toit de l’Europe !!!

La vue est nuageuse du coté de la Suisse et de l’Italie mais le mieux c’est cette sensation de se  retrouver perché au plus haut !!

Le temps commence à changer, on ne va pas trop trainer. Surf au pied, c’est parti pour la 2^ème partie du programme : une descente de près de 2500m.

Le début de la face nord est en neige cartonnée peu agréable… mais la suite est encore mieux : une bonne neige béton dans la partie raide de l’ancien passage supérieur. La jonction avec le Grand Plateau nécessite une petite manip (c’est plus facile à ski…) mais ça laisse le temps à un nuage de venir se coller sur nous : bilan, visibilité à 2 mètres… arg… d’autant plus que les gros séracs qui nous surplombent ne donnent pas envie de faire la sieste. Après quelques minutes de patience, l’éclaircie arrive et nous donne l’occasion de profiter d’une neige ramollie bien skiante. Après une traversée au milieu des restes d’une énorme chute se séracs on rejoint le refuge des Gand Mulets pour arriver vers la jonction. Une grosse ½ heure d’attente pour que les secouristes arrivent et sortent une femme d’une crevasse (pas de bobo) et nous voila reparti s sans trainer car la traversée vers la gare du plan de l’Aiguille est longue,  la neige est bien molle sur la Jonction, et puis l’orage s’approche… et pour finir on commence à être crevé… Il est près de 15h et on a toujours pas vraiment mangé… ça n’aide pas…

Finalement, en poussant un peu sur les bâtons le glacier passe en surf. La fin de la traversé est vraiment interminable et en neige trempée. D’ailleurs quelques petites coulées nous ralentissent…

La gare !! Ca y est, on peut enfin relâcher l’attention après près de 16h d’effort et de concentration.

Quelques minutes a près le retour dans Chamonix, un bel orage éclate… si ça c’est pas du bon timing ;-)

La petite bière s’impose pour fêter la réussite de ce beau projet !